En 1997, Emmanuel Ostrovski fonde l’Atelier Permanent de Recherche Théâtrale en compagnie de Joseph Rottner. Cette structure légère est entièrement consacrée à la recherche sur le travail de l’acteur dans des relations inédites à l’écriture poétique, à la musique et aux sons, à l’espace et à la lumière.
En 2015, ils fondent CASA DEL LUPO PRODUCTION, structure dédiée à leurs créations cinématographiques, théâtrales et photographiques.
Spectacles et performances théâtrales
Château de la Roche Guyon (Val d’oise), 23 septembre 2017
Ensemble encore, Trois dialogues de La Grande Ourse d’Yves Bonnefoy // Présentation et Tract. Esquisse théâtrale d’Emmanuel Ostrovski et Joseph Rottner. Acteurs : Roxane Palazzotto, Joseph Rottner, Alexandre Tenart
Château de la Roche Guyon (Val d’oise), octobre 2012 et septembre 2013
Le chant perdu, A partir de poèmes de Hölderlin. Musique Mathieu Bonilla
Acteurs : Joseph Rottner, Alexandre Tenart
Résidence, à l’invitation d’Yves Chevallier. // Invitation // Programme
Vicopisano (Toscane), juillet 2009
Élégie d’été, avec des textes de Gustave Roud
Acteurs : Cédric Beaumin et Joseph Rottner
Festival « Piccoli fuochi », théâtre de Buti (Toscane), juin 2009
Achille sous le figuier, mon Achille est mort , sur le poème Mnémosyne de Hölderlin
Acteurs : Alexandre Machu et Joseph Rottner. Projections vidéo, avec les premières images du film à-venir FRAGMENTS D’EXIL. Régie image et son : Xavier Sirven. Le poème de Hölderlin « Mnémosyne », prémisse du spectacle Le chant perdu
Salons de Boffrand de la Présidence du Sénat, Paris, 2 février 2009
Ici, cet été, Lectures de poèmes de Hölderlin et concert // Programme de la soirée au Sénat
Concert-lecture proposé par le compositeur Franck Krawczyk, avec le Trio Kang
Château de la Roche Guyon (Val d’oise), septembre 2008
Le chemin de Vico, une élégie d’été // présentation
Résidence, à l’invitation d’Yves Chevallier, et présentations publiques dans les communs du château. Travail sur le relèvement du corps
Ivry sur Seine, Grand salon d’une maison bourgeoise, mai 2008
Première élégie de Duino de Rainer Maria Rilke (trad. Philippe Jaccottet) – Acteur : Joseph Rottner
Paris, dans l’atelier de Franck Krawczyk, avril 2008
Élégie de printemps, Cahiers de Voronej (version 2) de Ossip Mandelstam
En collaboration avec le compositeur Franck Krawczyk
France Culture, Atelier de Création Radiophonique (ACR), 2 mars 2008
Les Limbes de Luc Boltanski // écouter un extrait
Musique de Franck Krawczyk
Concert public et diffusion en direct du studio 105 à Maison de Radio France
Paris, dans l’atelier de Franck Krawczyk, mai 2007
Élégie de printemps, Cahiers de Voronej (version 1) de Ossip Mandelstam
En collaboration avec le compositeur Franck Krawczyk
Lavoir Moderne Parisien II 27 et 28 mai 2006
Lecture/Concert Absences et Actus Tragicus (JS Bach)
Musique de Franck Krawczyk
« Pour faire partager au mieux ce questionnement de musiques qui vivent en permanence dans sa mémoire, Franck Krawczyk a également reconsidéré leur mode de diffusion […] Tous les six mois, il rend compte au Lavoir moderne parisien de l’évolution de son opéra […].Au programme de la session du samedi 27 mai, une lumineuse version de la cantate Actus tragicus de Bach avec surimpression de paroles… » Le Monde
Actus Tragicus, cantate de J.S. Bach, transcrite pour voix récitantes et instruments.
Absences, texte de Cécile Buffet, musique de Franck Krawczyk.
Théâtre du Châtelet, 22 avril 2006
Les Limbes de Luc Boltanski
Musique de Franck Krawczyk
Spectacle de Christian Boltanski et Emmanuel Ostrovski
Cantate pour trois voix (l’Atelier), basson (David Douçot), pour orgue indien et mezzo-soprano
« Dans ce concert de voix dans un lieu utopique, on retrouve effectivement le récitatif (un trio d’acteurs accompagné par un orgue indien en guise de continuo), l’arioso (début du chant du voyageur accompagné d’un basson), le solo (la cantatrice italienne)… » Libération
« Attendre, sans savoir vraiment ce que l’on attend ni ce qui vous attend ; attendre, sans même désirer, est peut-être aujourd’hui au cœur de notre condition.
Les limbes contiennent des êtres qui attendent d’être sélectionnés. Ou qui, la sélection une fois faite, ont été rayés de la liste, ou encore placés sur une liste d’attente. Difficile de dire s’ils attendent encore ou s’ils n’attendent plus. S’ils sont morts ou vivants.
Le Voyageur, parcourant leur monde, découvre leur présence. Sur son passage, leurs voix prennent corps, puis s’évanouissent, sans se répondre. »
Mains d’œuvres (St Ouen), 31 mars 2006
Concert/performance traces, traces
Éden, Éden, Éden, de Pierre Guyotat
Avec le groupe de musique expérimentale « Lola Granit » (Sébastien Saint Lézin)
« Un grand espace noir dans lequel se font face, distants de toute la longueur, les musiciens et les récitants. Un dialogue, qui restera inachevé. Notre regard passe de l’un à l’autre, tandis que nous entendons la performance à la fois musicale et langagière. […] le corps happé par les sons tant du texte que de la musique. Exaltation, confusion. »
La Générale, 4 et 5 mars 2006
Élégie, un chant d’hiver, avec Tombeau pour cinq cent mille soldats de Pierre Guyotat
Cette élégie est la face hivernale du chant d’été que nous voulons créer en Italie (septembre 2006) : Andrea ou le chemin de Vico, une élégie d’été
Un homme jeune et sans âge vit ici, à l’écart du monde, dans un modeste sanctuaire déserté. Il murmure d’étranges vocables étrangers. Il est seul.
Il est le corps de cette élégie : doux chant de la mélancolie, de l’absence.
Un tressaillement au fond de son corps… il entend une voix, la sienne.
Lavoir Moderne Parisien 11 et 12 novembre 2005
Lecture/Concert Les Limbes de Luc Boltanski
Musique de Franck Krawczyk. Rencontre avec le compositeur Franck Krawczyk – lecture à 3 voix récitantes, basson, orgue indien
Université de Compiègne, 1er, 2 et 3 juin 2005
Un garçon, un jour d’hiver, Dernières lettres des jeunes résistants fusillés (1941-1944)
9 acteurs et 1 musicien (Jeunes acteurs étudiants et Sébastien Saint-Lézin)
Avant de tomber, un matin, à l’aube, il écrit une lettre à sa mère, à son père, à un frère. Toi, né dans la grisaille des années 80, lui, né au cœur des années 20, si proche, si loin. Sa voix te parvient, sa voix doit nous parvenir par ton corps. Ses mots ressuscitent dans ta voix. Ses mots résonnent en nous par ta voix. Tu es son enfant, son fils éternel, son enfant non-né, son héritier.
Villa Médicis hors les murs, 2003
Emmanuel Ostrovski est lauréat Villa Médicis hors les murs pour le projet « Figures du Christ, le relèvement du corps. »
Voyage en Italie de l’Atelier – juillet à décembre 2003
Séjour en Toscane, à Vicopisano, où l’Atelier retournera chaque année pour travailler dans une grande demeure. Fondation de la relation peinture–théâtre de recherche. De Duccio au Caravage, de Piero della Francesca à Morandi…
De la lumière des fresques toscanes à celle des temples grecs de Sicile. Rome, Venise…
Usine Liquide, Aubervilliers, juin et septembre 2001
Oreste de Yannis Ritsos. Six mois de travail et deux séries de représentations.
Christian Boltanski a écrit : « J’ai vu Oreste de Emmanuel Ostrovski. C’est un jeu d’ombres minimal dans une banlieue, dans une usine désaffectée, dans le noir et dans le blanc, presque immobile, dans un mouvement permanent très lent qui emporte complètement.
Ostrovski réalise quelque chose que je cherche aussi et qui serait comme un instantané déployé dans le temps, une contradiction dans les termes, l’émotion la plus grande. C’est encore de la répétition, qui donne une force à chaque écart, une musique pour la vue.
Voilà pourquoi, je soutiens avec la plus grande conviction ce travail dont j’attends encore plus. »
[Recherches, 1997-2001] Fragments d’exil, Gustave Roud dans une friche industrielle en banlieue et dans divers lieux. Depuis cette date, l’écriture de Gustave Roud demeure le centre du travail de l’Atelier.
[Lectures publiques, 1997-2001] Gustave Roud, Louis-René Des Forêts, Georg Trakl, Paul Celan, André du Bouchet…
L’Atelier permanent de recherche théâtrale est fondé en 1997, en compagnie de Joseph Rottner.
[Atelier permanent de recherche théâtrale, 1997-2015]
L’Atelier permanent de recherche théâtrale naît de la rencontre avec de jeunes acteurs qui rêvent et cherchent un inconnu théâtral : la relation metteur en scène/acteur est à ce point transgressée par ces nouvelles rencontres qu’elle permet d’inventer un théâtre inédit, d’interroger une autre relation à l’écriture, au corps, à l’espace et au temps : un autre processus de recherche.
Emmanuel Ostrovski affirme alors sa voix la plus singulière : une matière théâtrale fluide et troublante, archaïque par instants, incertaine et rigoureuse, qui ouvre et perturbe les sens, les perceptions du spectateur devenu témoin-participant d’un acte de vie.
[Passage, 1993-1996]
Un « nouveau continent » s’ouvre : le travail d’Emmanuel Ostrovski ne cesse de s’écarter des chemins balisés du théâtre.
Avec Eric Feldman et Xavier Lemarchand, chantiers, lectures, spectacles alternent avec intensité et sont traversés par les écritures de Péguy, Pasolini (un spectacle Meeting au Centre Culturel Suisse), Artaud-Rivière (une Subversion incandescente dans une ferme abandonnée), Jean Grosjean (Kleist), Robert Antelme (L’espèce humaine), Marguerite Duras (La maladie de la mort).
Emmanuel Ostrovski et son équipe vont loin dans la recherche du verbe : surgie de l’écriture, forgée, déposée dans le corps. C’est la rencontre avec Lambeaux de Charles Juliet. Prégnance charnelle, jusqu’au « vacillement à la limite du supportable » écrit Mathilde La Bardonie dans Libération qui repère là un « aboutissement » : « Charles Juliet, à l’état pur. On ressort anéanti de la première partie du spectacle […] en sa justesse désespérée. »
[Atelier de la Bastille, 1987-1992]
Emmanuel Ostrovski dirige l’atelier de la Bastille, lieu de rencontre avec de jeunes acteurs. Deux spectacles sont issus directement de ce travail pédagogique :
Lettres à mon homme inventé de Dominique Charmelot à la Ménagerie de Verre à Paris et aux Théâtre des Bernardines à Marseille. « Béatrice Houplain arpente un espace vide et blanc, cerné d’ombres et de lumières pâles, imperceptiblement étranges » écrit Odile Quirot dans Le Monde. « L’actrice, digne de ce qu’attendait Antonin Artaud du théâtre est vraiment comme une suppliciée qu’on brûle et qui fait des signes sur son bûcher. » écrit Catherine Berthomé.
Andromaque de Racine, à la Ménagerie de Verre.
Dès lors, espace pédagogique et espace de création sont intimement liés.
[Intérieur Sillem, 1981-1986]
En mai 1981, Emmanuel Ostrovski et Jean-Daniel Magnin créent la compagnie Intérieur Sillem.
Le questionnement sur la relation à l’espace et sur la place du spectateur est central et donne lieu à plusieurs spectacles : Esanetor, dans une usine désaffectée en 1981 ; une étrange cérémonie-soirée, tissée de Mallarmé (Un tombeau pour Anatole) et de chant schumanien, à laquelle sont conviés 12 spectateurs dans un hôtel particulier, co-réalisée avec le Théâtre de la Bastille ; la 11ème heure, spectacle déambulation dans les murs de l’Hospice Saint Louis produit par le Festival d’Avignon, à l’initiative de Bernard Faivre d’Arcier, en 1984.
Le travail se concentre sur l’écriture contemporaine. Rencontre et compagnonnage pendant deux ans avec Enzo Corman. En 1983, Credo est créé au Théâtre de l’Athénée, suivi d’un large succès public et critique : « L’actrice Françoise Bette, avec peu de gestes, semble s’arracher les paroles une à une, comme autant de lambeaux de peau intérieure. Un acte de violence délibérément retourné contre soi ; le comble de l’art, sans aucun doute. » L’Humanité. Fabienne Pascaud écrit dans Télérama : « Rarement la représentation théâtrale avait osé entraîner le spectateur dans pareil univers. Trop dérangé pour être voyeur, il erre dans l’indicible. »
Vient alors le désir de s’écarter de certains impératifs liés à la production, et celui de créer un atelier pédagogique.